Vendredi 17 juillet 2020. C'est le top-départ du trip VTTAE Ubaye Queyras Piemont que Franck Larriviere a concocté depuis quelques semaines. J'ai accepté son invitation sans hésiter, en confiance au point de ne regarder la trace que succintement la veille. Avec Franck, je suis habitué à vivre de belles sessions de VTT "all-mountain" et là, croyez-moi, il a préparé du lourd !
Au programme : une boucle en 2 journées pour le moins ambitieuses. L'idée est d'enchaîner 7 cols flirtant avec les 3000 m d'altitude pour nous emmener depuis Maurin en Haute-Ubaye jusqu'au hameau de l'Echalp dans le Queyras, puis revenir par le tour du Viso, avec un passage dans le petit village de Chianale en Italie.
C'est parti !
L'aventure débute en Haute-Ubaye, par un petit café-croissants matinal pris au Refuge de Maljasset 😉
8h30, il est temps d'enfourcher nos montures. Nous quittons Maljasset (1 890 m) et rejoignons le hameau de Maurin, dernière partie habitée à l'extrémité des Alpes de Haute Provence et de la vallée de l'Ubaye". L'église Saint-Antoine du désert, classée monument historique, marque l'entrée du superbe vallon de Maurin.
Ce trip est aussi l'occasion pour nous de tester nos récentes acquisitions, un Specialized Levo Expert pour Franck et un Giant Trance E+ SX1 Pro pour moi (pris chez Cycles Halgand).
Dès nos premiers tours de roues nous sommes au coeur de paysages d'altitudes imposants. Nous remontons les sources de l'Ubaye en direction du col du Longet (2 647 m). La météo est au beau fixe, la journée promet d'être belle.
A Maljasset nous avons fait la connaissance de Vincent, médiateur, dont la mission est de faciliter la cohabitation entre éleveurs et randonneurs pendant la saison estivale. Vincent a pris le soin de nous expliquer où se trouvent les troupeaux et les "bons gestes" à adopter en cas de rencontre avec les patous. Bien utile !
Les 767 m de D+ sont avalés sans difficulté et nous voilà déjà au col du Longet (2 647 m), le point le plus haut de l'Ubaye, qui marque la frontière avec l'Italie, à l'est.
Nous entamons une courte descente technique sur le versant italien puis virons plein nord avec en point de mire le col Blanchet (2 997 m) dans le département voisin des Hautes-Alpes. Changement d'ambiance, le brouillard s'est subitement invité ... et de rythme, le mode poussage s'impose dans une pente franchement raide !
Col du Blanchet, c'est fait ! Notre 2ème du jour. Avec ce brouillard à couper au couteau on oublie bien sûr la vue sur la tête des Toillies (3 175 m) pourtant toute proche ! 😉
C'est parti pour la descente. Et quelle descente ! Dédié aux amateurs de cailloux, le sentier enchaîne les épingles et passages techniques. 500 m plus bas, le lac de la Blanche et son refuge éponyme nous attendent !
Nous voilà déjà en bas, dans un paysage de carte postale. Nous sommes au coeur du Parc Naturel Régional du Queyras. Le refuge de la Blanche nous "tend les bras" et ça tombe bien, c'est l'heure du déjeuner ! Franck a emporté de quoi grignoter. De mon côté, je me laisse tenter par une "omelette nature et sa salade" 😉
Nous repartons en direction cette fois du col de Chamoussière (2 882 m). Il fallait s'y attendre, notre ascension nous ramène progressivement dans le brouillard, jusqu'au col. Là encore, avec une visibilité quasi-nulle, inutile d'aller poser nos roues au sommet tout proche du Pic de Caramantran, donné pourtant comme "l'un des 3 000 les plus faciles du Parc Naturel Régional du Queyras" ! Dommage !
C'est là aussi que les batteries de nos téléphones portables respectifs décident de nous lâcher ! Dommage ! c'est fini pour les photos du jour !
C'est parti pour une nouvelle descente, 100 % minérale, qui nous conduit par un superbe sentier en balcon jusqu'au Refuge Agnel (2 580 m). Vu du col de Chamoussière le sentier semble vraiment engagé, avec beaucoup de "gaz", mais une fois dans la pente, tout passe et le plaisir du pilotage est largement au rendez-vous. Et nous voilà déjà à la route du col Agnel, le second plus haut col des Alpes françaises (derrière le col de l'Iseran), qui relie la France et l'italie.
Si mes calculs sont justes nous entamons à présent notre dernier col de la journée, le 4ème : le col Vieux (2 806 m). L'ascension est réglée en moins de 15 minutes. Il faut dire que le terrain est un véritable tapis de velours où s'enchaînent des lacets faciles et ludiques.
Nous voilà prêts pour la dernière descente de la journée, LA DESCENTE ! Celle-ci, donnée comme une des plus belles descentes VTT du Queyras, doit nous emmener jusqu'au hameau de l'Echalp où nous ferons étape pour la nuit. Et vous savez quoi ? la descente est largement à la hauteur de sa réputation. Une pépite ! Nous dévalons littéralement la pente sur un magnifique sentier, dans une succession incroyable de lacs et de paysages à couper le souffle.
Nous arrivons à Ristolas (1 750 m) au Gite d'Etape 7 degré est. Il est 19h. Les compteurs affichent 41 km et 1800 de D. L'accueil est parfait. Le temps de mettre les bikes en charge dans un local fermé, de prendre la douche et nous sommes prêts pour le dîner.
Après un repas parfait (il nous fallait bien ça au sortir d'une journée pareille !), nous profitons de la salle de séjour au coin d'un bon feu de cheminée avant d'être rejoints par un groupe sympathique de randonneurs pédestres. Belle soirée ...
Samedi 18 juillet 2020. Nous quittons l'Echalp, le dernier hameau de la vallée du Haut-Guil. Notre 1er objectif de la matinée est le refuge du Viso (2 460 m) au pied du magnifique géant éponyme (3 841 m). C'est parti !
La montée jusqu''au refuge est un vrai régal où tout passe "à zéro". Le sentier semble taillé pour le bike et Franck ne boude pas son plaisir ... Au terme de quelques 700 m de D+ nous arrivons au refuge, sur un large replat au milieu des alpages. La vue est incroyable.
La terrasse du refuge nous invite ! Nous ne résistons pas à l'envie de boire un café ! 😉
Franck en profite pour me montrer la suite du programme des réjouissances. La montée au col de Valente (2 815 m), juste en face ... avec une dernière partie, ... comment dire, ... encore encombrée d'un gros névé sur au moins 1 km !!
Nous repartons. L'approche face au géant Viso est grandiose ... Le col est juste là, il marque la frontière avec l'Italie.
Très vite, nous arrivons au pied du col où le mode poussage s'impose à nous ! La pente est pour le moins rude dans ce sentier du GR 58 qui se fraye un passage entre les blocs. A de nombreux endroits nous n'avons d'autre choix que porter. Compliqué. Ce n'est pas fini ! Nous voici à présent au pied du névé. Franck propose au préalable une pause "barre énergétique".
Bien vu, Franck ! A défaut de profiter de la vue (le brouillard vient d'entrer en scène !), nous prenons des forces avant de nous attaquer "au dur" !
Dès que la neige n'est plus trop souple Franck opte pour le mode "portage". Pour ma part, c'est trop compliqué !
Du coup, je mets davantage de temps ... Heureusement le brouillard semble se dissiper. J'entrevois enfin la sortie et cela me met du baume au coeur ...
Franck est sorti ! Joli coup ! La photo est bien sur de rigueur ... après quoi, en bon gentleman, il vient à ma rescousse dans les dernières mètres de ce col que j'ai rebaptisé pour l'occasion "le col de la mort qui tue !" 😉
Bon, l'effort a été rude mais il est à présent récompensé par une vue incroyable sur le Mont-Viso qui s'offre à nous avec une quasi-absence de nuages. Un vrai cadeau !
Nous profitons de ce moment béni pour engloutir nos casse-croutes, préparés ce matin par la gérante du Gite 7 degré est.
Nous avons repris des forces et sommes maintenant prêts pour la suite des festivités ! C'est parti pour du VTT en format XXL. Un moment "suspendu" (sans jeu de mot). Sous l'oeil amusé des bouquetins qui nous observent, Franck entame la descente, en disparaissant par moment dans la brume ...
Par moment seulement ... car dès lors que la brume se dissipe le panorama est juste exceptionnel ! On ne se lasse pas de la vue sur l'impressionnant Mont-Viso.
Le sentier est magique pour qui (comme nous) aime les balcons panoramiques. Un régal !
Quand je parlais de moments "suspendus" ! 😉
Franck dans ses oeuvres ! ...
Nous remontons à présent au col de la Lusetta (2 872 m), notre 6ème. La montée est au final relativement courte et, même si tout ne passe pas sur le vélo, au moins cette fois le mode "poussage" est opérationnel.
A chaque jour sa descente et celle qui nous attend maintenant, d'après Franck, devrait nous combler. Plus de 1 000 m de dénivelé négatif, avouez que c'est déjà un argument de choix ! ...
Au préalable, nous profitons de la présence d'une famille de randonneurs italiens pour nous faire tirer le portrait.
Feu ! c'est parti pour une descente d'anthologie, clairement la meilleure du trip ! Place en 1er lieu aux marnes noires avec une session de pilotage tout en drift, jubilatoire.
La sentier se faufile ensuite entre les blocs de roches. Bien que la vigilance soit de mise la trace reste propre tout de long et permet de conserver une allure plutôt vive ...
Puis, place à un sentier terreux, franchement ludique qui invite encore à davantage lâcher les freins ...
Pure régalade : nous dévalons littéralement la pente. Ce sentier joueur est parfait, une vraie récompense après tout ce qu'il nous a fallu monter avant ... 😉
Cette incroyable descente se conclue en beauté par une session-prairie où l'on s'autorise cette fois à carrément lâcher les freins. Le "Strava"de Franck indiquera 50 km / heure. Le petit village Piémontais de Chianale est maintenant en vue.
Nous retrouvons la route du Col Agnel (qui remonte à Molines-en-Queyras) et rejoignons le petit village de Chianale à 1 800 m d'altitude. Situé dans la province de Cunéo a été classé parmi les plus beaux villages d'Italie. Nous décidons d'y faire une pause pour recharger les batteries (celles de nos bikes mais pas que !).
Nous choisissons un bar à l'entrée du village. Pour une simple consommation, on nous autorise gentiment à recharger les téléphones et les batteries des vélos. Et comme l'ambiance ici est vraiment sympa, on décide de tester les pâtisseries maison : bon choix ! 😉
Il est temps de quitter Chianale. Une dernière montée nous attend pour rejoindre le col du Longet. A la sortie du village nous trouvons facilement les panneaux qui indiquent le départ du sentier. les premiers lacets sont plutôt sympas. Franck profite de la rivière pour recharger sa poche à eau.
Mais rapidement l'état du sentier se dégrade, au point de nous obliger à pousser tout de long. Plus loin, nous entrons dans le brouillard et ça se complique encore avec une succession de blocs plus ou moins gros à enjamber. Il faut porter les vélos régulièrement, c'est assez infâme pour être franc. Et dans ces conditions c'est long et fatigant ! ... Nous gagnons néanmoins de l'altitude et sortons des nuages. Pause. Le panorama est grandiose !
Le voici enfin, le col du Longet, avec ses cairns caractéristiques. Nous avons perdu pas mal de temps dans cette dernière ascension compliquée. La lumière décline déjà. Nous allons devoir accélérer le rythme si nous voulons arriver à la voiture avant la nuit.
Nous amorçons la descente du vallon du Longet, avec ses lacs emblématiques où quelques rares randonneurs ont décidé de passer la nuit ...
21h30. Nous arrivons à Maljasset et retrouvons la voiture sur le parking à l'entrée du village. Il fait nuit. On pourra dire qu'on a profité au maximum de ces 2 journées !!
En résumé, 88 km, 4070 D, 7 cols qui flirtent avec les 3000 m ... mais surtout 2 jours magiques de grand VTT 🚵♂️😎,
Merci Franck pour cette belle aventure, minutieusement préparée, qui se place d'entrée dans mon "best of" de mes plus beaux parcours ! 😉
Voici la trace ...
Jour 1
Jour 2
A bientôt dans les Alpes de Haute Provence ! Philippe Leouffre
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