Juillet 2024. Pour ce superbe trip de 2 jours à l'extrémité des Alpes de Haute Provence, entre Haute Ubaye et Val Maira (Italie), je laisse la plume à mon ami Franck Larrivière. Car en plus de toujours planifier les meilleures sessions-VTT de montagne Franck sait aussi merveilleusement les raconter 🙂
"Après 2021 et 2022 nous sommes repartis avec l’ami Philippe Leouffre respirer l’air pur des hauts sommets entre la merveilleuse Haute Ubaye (04) et le Val Maira (Piemont, Italie) pour 2 belles journées.
J’ai l’habitude de dire qu’en haute montagne le VTT, AE ou non, prend une autre dimension, c’était encore plus vrai cette année avec un parcours très alpin qui se déroule presque exclusivement sur sentiers et au-delà de 2.000 m d’altitude.
55 km et 3.000 m de dénivelé, mais oubliez les chiffres, là-haut tout est exacerbé ! Quand c’est beau, donc 99% du temps, on touche au sublime, mais quand c’est galère, du poussage dans le négatif sur terrain croulant/ éboulis avec les mains courantes, ben mieux vaut ne pas se louper, chute interdite comme on dit…
Attention je ne veux pas exagérer la situation, pas besoin d’être un top-pilote (et j’en suis loin…) mais tout de même l’engagement parfois nécessaire est bien au-delà de ce qu’on trouve sur les sentiers classiques.
C'est parti !
J1 : Vendredi 26 juillet 2024. Départ de Fouillouse, ultime hameau de Saint-Paul sur Ubaye. Nous devons rejoindre le petit village de Chiappera en Italie. Côté itinéraire, on a opté pour la très belle montée Fouillouse – refuge et lac de Chambeyron – lac des 9 couleurs – col de la Gypière (frontière) à 2930 m qui se roule à 99%.
Option : au col de la Gypière, c’est assez facile de grimper jusqu’au sommet de la Tête de la Fréma à 3150 m : gros poussage mais faisable. Ce sommet est ensuite très spectaculaire à descendre, ça se roule presque entièrement.
Puis descente au lac et bivouac Barenghi (photo ci-dessous). Un bivouac est un abri non gardé, gratuit, qui permet de dormir à 6 ou 8 personnes et dispose d’une table, également d’une radio secours.
Là, plutôt qu’une descente directe sur Chiappera, j’opte pour la remontée au col de l’Infernetto à 2780 m. Je n’ai trouvé aucune info fiable de vttiste sur ce passage (on comprendra vite pourquoi !) mais plutôt des commentaires dithyrambiques de gars qui envoient du sérieux en ski alpinisme. Je sais qu’il y a des câbles, et que c’est spectaculaire, bref on va aller voir quitte à faire ½ tour si besoin… La trace longe plusieurs lacs d'altitude majestueux.
Nous évoluons en mode VDM (vélo de montagne), entre montées et descentes, avec pour toile de fond des sommets vertigineux à foison. Le sentier quant à lui est plutôt du genre gazeux : comme dit Philippe ‘’il faut rester vigilant’’, pas faux 😉
Quelques montées sont au format XXL, à l'image du décor grandiose qui nous entoure !
Col de l’Infernetto. Et donc en haut il y a comme un énorme trou, un cirque de haute montagne magnifique !
Yapluka descendre au fond (dans les nuages accrochés à la roche). La paroi à droite est équipée de câbles, qui ne nous servent à rien puisqu’il faut aussi retenir le vélo...
Coup de chance le névé a disparu, visiblement depuis peu, et on descend sur un permafrost, plus vraiment frost, croulant pendant 15 minutes environ.
Puis ça se calme (très) progressivement, Philippe remonte en selle... Enfin de l’herbe et un peu de terre, on tient le bon bout. L’infernetto était bien infernal mais c’est gagné ! Ah non pas tout à fait, les 20 minutes suivantes nous continuons de batailler entre pierres, marches, terre et gravier. On est très en retard sur le planning prévu et lorsqu’on arrive enfin à la piste finale, on lâche les freins sans chercher le moindre raccourci. Ce qui me vaudra un 54,8 km/h en vitesse de pointe pour une moyenne de 6,2 km/h sur la journée, contraste… 😉
Chiappera. Notre camp de base. Une merveille de village de montagne, où nous faisons étape à l’excellent Refuge (https://www.rifugiodichiappera.com/).
Attention rien à voir avec un refuge de haute montagne, on est carrément sur de la prestation hôtelière avec chambres, salle de bain particulière, linge fourni et un abri verrouillé pour les vélos. La nourriture au standard Piémontais, bon et généreux. 90€ / personne la demi-pension avec le pique-nique à emporter, les cafés c’est cadeau, vous ne regretterez pas !
J2 : Samedi 27 juillet 2024. Au réveil, la vue depuis le balcon de notre chambre est plutôt sympa, jugez-en par vous même ! 🙂
C'est parti pour le Jour 2 ! Du très beau classique déjà emprunté en 2022 avec la montée non pas par la piste (c’est conseillé, balisé, mais monotone) mais par un sentier merveilleux qui passe d’abord en balcon au-dessus du lac de Saretto puis monte en lacets rejoindre la piste peu avant Grange Pausa. Ca roule tout le long avec des panoramas de fou sur le haut Val Maira.
On reste ensuite dans le sublime jusqu’au Pas de la Cavale (100m de poussage raide pour en sortir).
Puis finalement col des Monges frontalier un peu au-dessus des 2500 m. On vient de faire 1000 m de D+ d’une traite.
C’est l’heure du pique-nique avec vue imprenable sur la haute Ubayette du col de Larche à la batterie de Viraysse.
Digestion dans la facile et roulante descente avant la traversée du plateau de Mallemort (passer au-dessus du blockhaus Point d’appui 2018),
...pour rejoindre la 2e remontée du jour le Riou du Pinet qui monte au Fort de Viraysse par la piste militaire. C’est presque reposant malgré la chaleur, on peut rouler à 2 de front. Visite du fort partiellement ruiné et on opte pour un sentier traversant horizontal (rare dans le secteur !)
qui nous emmène au pied du dernier col, celui du Vallonnet, également un peu dessus des 2500 m. Cette fois on revient sur le GR5/ GR56 et on se laisse descendre sur l’excellent tracé joueur jusqu’au bout jusqu’à Fouillouse, notre point de départ."
La boucle est bouclée ! 😉
En résumé :
Merci Franck pour ce beau compte-rendu. A bientôt dans les Alpes de Haute Provence !
- Texte : Franck Larrivière
- Photos : Franck Larrivière & Philippe Leouffre
- Montage : Eva Leouffre
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