Richard PATROSSO est bien connu dans le milieu du cyclisme. Coureur cycliste ultra, fondateur de Cyclisme Attitude et spécialisé dans l'Everesting, dite "la course de vélo la plus dure au monde".
Jeudi 24 août 2023 la météo a malheureusement eu raison de son nouveau challenge d'Everesting dans les Alpes de Haute Provence, sur la "plus haute route d'Europe" : le col de la Bonnette-Restefond.
"J'ai dû arrêter l'Everesting à cause de la météo. Alors qu'on parle partout de la canicule, c'est la foudre que j'ai failli me prendre à partir de 16 heures. Je réfléchis déjà à la prochaine date. Je ne peux pas rester sur un échec. Surtout que je n'ai pas abandonné à cause d'une défaillance mais qu'on m'a arrêté à cause de la foudre."
Voici le communiqué de presse qu'il a réalisé avec le soutien de François Conti, Président d'honneur de la FFC 04 :
Tout avait bien commencé ce jeudi 24 août 2023 à 4 h 52, dans la commune de Jausiers. Richard Patrosso avait réussi à se lever tôt pour prendre de l'avance sur les chaleurs caniculaires qui écrasent la région depuis plusieurs jours.
L'ultracycliste confie : "Quand le réveil a sonné à 3 heures du matin, j'étais dans une forme olympique. J'aurais pu attaquer au lever du lit mais il n'aurait pas été prudent de prendre le départ à jeun."
Une forme qui allait le tenir pendant les trois premières ascensions du col de la Bonette-Restefond, qu'il a effectuées jusqu'à la fameuse Cime de la Bonette, "la plus haute route d'Europe".
L'ultracycliste raconte : "La première ascension s'est faite de nuit. Je ne voyais pas la déclivité de la pente mais j'ai trouvé que ça ne montait pas tant que ça et je tournais les jambes très vite. À la moitié de cette première ascension, je me suis retrouvé sur le 34x34 tout en ne passant pas en-dessous d'une vitesse de croisière correcte. J'ai alors décidé de rester sur ce braquet pour chaque ascension et de mettre plus gros uniquement en danseuse. Une attitude qui s'est avérée payante, puisque, sans forcer, j'étais en avance sur le temps que je m'étais fixé."
Richard Patrosso avait prévu de rester en sous-regime pour les trois premières ascensions et de mettre trois heures pour chaque tour (ascension + descente). "C'était vraiment le délai à ne pas dépasser. Et j'étais content d'être en avance sur ce temps sans souffrir, sauf dans les cinq derniers kilomètres de ma troisième ascension. Mon corps voulait que je m'alimente autrement. Après plus de sept heures d'effort, c'est normal. Manger et boire sucré et salé pendant des heures ne peut pas être sans conséquences."
Richard Patrosso ne s'est pas affolé dans le final de cette ascension bouclée dans les temps et sans se mettre dans le rouge. Il explique : "J'ai profité de cette alerte pour continuer en sous-régime et boire de l'eau. Depuis le départ, je me répétais que si j'arrivais à faire trois montées, c'était gagné."
Au départ de la quatrième ascension, l'ultracycliste l'a vraiment cru : "La forme était revenue. La chaleur écrasante des derniers jours n'était pas au rendez-vous et, plus haut, la route était mouillée. J'étais prêt à en découdre pour réussir la seconde partie de cet Everesting."
Tout lui laissait penser qu'il ne souffrirait pas de la canicule et ne rencontrerait pas la pluie, que cet Everesting allait vraiment se faire dans des conditions idéales. Mais à six kilomètres du sommet, une pluie diluvienne l'obligeait à s'arrêter pour se couvrir. Le point de bascule ! Ce fut le moment où le ciel se noircit, fendu par des éclairs de plus en plus nombreux et rapprochés, des tonnerres effrayants se faisaient entendre.
À 16 h 11, Richard Patrosso comprit qu'il ne repartirait pas. À 16 h 16, il l'annonça à son équipe technique par ces mots : "On ne peut pas gagner à chaque fois."
Présent en tant qu'officiel de la Fédération Française de Cyclisme (FFC) pour homologuer la tentative, le Président d'honneur de la FFC 04, M. François Conti explique : "Il n'a pas été facile de prendre cette décision. Mais continuer dans ces conditions, c'était prendre le risque d'être victime de la foudre, aussi bien pour le coureur que pour celui qui lui passe un bidon sur le bord de la route. On ne plaisante pas en haute montagne. La décision a été sage. C'est dans ces moments aussi qu'un coureur montre qu'il est un grand champion. Et puis, quel champion n'a jamais dû abandonner ?"
Si l'abandon est le risque, Richard Patrosso confie qu'il ne se rend pas compte que son Everesting du 24 août ne sera pas achevé. "C'est irréel, déclare l'ultracycliste. J'étais bien. J'étais en avance. Je n'aurais même pas eu à faire une descente de nuit, même victime d'une grosse défaillance. Tout était parfait. Et tout s'arrête à cause d'un risque de foudre."
Richard Patrosso ajoute : "Je suis déçu surtout pour les personnes qui sont venus me voir, m'encourager, qui m'ont fait confiance, qui ont parlé de moi. Mais une chose est sûre, je ne peux pas m'arrêter sur un échec."
Un échec ? L'Everesting annoncé n'a peut-être pas été accompli en entier, mais Richard Patrosso a passé plus de 10 heures à pédaler sur son vélo pour gravir 5 932 mètres de dénivelé positif et parcourir plus de 157 kilomètres. Des kilomètres qui seront transformés en dons par AG2R La Mondiale puisque Richard Patrosso est, depuis le début de l'année, ambassadeur de l'application et de la communauté Vivons Vélo, créées par le célèbre sponsor de l'équipe dirigée par Vincent Lavenu. Des dons qui seront reversés à l'institut Pasteur. Voilà de quoi ne pas faire la fine bouche !
La performance de Richard Patrosso dans le col de la Bonette-Restefond aura bien servi à quelque chose. Et elle ne sera pas la seule, car l'ultracycliste réfléchit déjà à la date de son prochain Everesting.
A bientôt Richard dans les Alpes de Haute Provence !
#irresistiblealpesdehauteprovence
